Au cœur des bourgs ou au détour des chemins, les moulins se révèlent aux curieux ou se cachent aux yeux des promeneurs. Eléments du patrimoine de pays à qui une journée nationale est consacrée chaque année le dernier week-end de juin, petit tour d’horizon des différents types de moulins mus par la force hydraulique que l’on pouvait rencontrer autrefois.
Sur les cours d’eau sillonnant la Bresse, de nombreux moulins étaient actifs. De taille plus ou moins importante, on s’y rendait pour faire moudre le grain utile à l’alimentation animale mais aussi familiale. Les roues étaient mues par un courant d’eau arrivant par « en dessous » ou bien par « en dessus » et constituées de palettes ou d’augets (sortes de godets destinés à recevoir l’eau). Leur axe était relié au mécanisme présent à l’intérieur du moulin permettant d’entrainer les meules entre lesquelles étaient écrasées les graines.
Pour que les meules produisent une bonne mouture, elles étaient striées et devaient être entretenues régulièrement : il fallait les « repiquer », travail réalisé par le « rhabilleur de meules » à l’aide de marteaux aux têtes effilées. Certaines meules étaient spécifiques à la confection de la farine de maïs, les gaudes, dont la qualité de la mouture devait être plus fine que les autres.
Un autre type de moulins existait en Bresse : le moulin sur étang. Construit en contrebas d’une digue, il fonctionnait par le mouvement de sa roue et palliait le débit de l’eau écoulée par la hauteur de la chute pouvant atteindre deux à trois mètres.
Dans le nord de la Bresse, existaient les moulins à nef, appelés également moulins-bateaux car ils flottaient pour s’adapter aux cours d’eau sur lesquels ils étaient installés. Les plus courants étaient constitués de deux « radeaux » placés parallèlement et solidement amarrés à la rive : entre eux était placée la roue utilisant le courant de la rivière pour actionner les meules présentes sur l’un des deux radeaux appelé « corte » (ou « courte »). L’autre, moins large et portant le nom de « forain », supportait l’une des extrémités de l’axe de la roue. Des aménagements étaient réalisés autour de ces édifices flottants tels que passerelles et « bennes », alignements de pieux destinés à canaliser l’eau vers le moulin. S’il ne reste plus d’exemple de ce type de moulin, l’association « Le Sabot de Bourgogne » à Saunières, œuvre à la réalisation d’une copie en modèle réduit de l’un d’entre eux, du 17ème siècle, qu’une forte crue aurait entraînée au fond du Doubs à Sermesse.
Oubliés dans un creux d’eau ou au contraire restaurés avec goût, les moulins font toujours partie du paysage bressan. Alors que certains sont devenus musée et lieu de mémoire du réseau de l’Ecomusée de la Bresse bourguignonne, d’autres sont aujourd’hui hôtels, restaurants, chambres d’hôtes, maisons ou bien poursuivent leur vie artisanale et industrielle.
Rédactrice : Adeline Guillemaut