Artiste-peintre à l’œuvre prolifique – plus de 2 000 toiles à ce jour – Jean Brisé, architecte de formation, est également le créateur du plus grand poulet du monde visible sur l’A39.
Rencontre chez lui, à Dommartin-les-Cuiseaux.
Si l’Aire du Poulet est perçue comme faisant partie des plus belles aires d’autoroute en Europe, elle le doit sans doute à ses services mais aussi au produit qui en est l’emblème – la volaille de Bresse – et à son architecture. « Lorsque je l’ai imaginée, je me suis inspiré de la tuilerie de Varennes-Saint-Sauveur », explique Jean Brisé. « Pour moi, elle symbolise le lien entre Bresse du Sud (l’Ain) et Bresse du Nord (la Saône-et-Loire et le Jura) par la présence des deux toitures : à pentes douces couvertes de tuiles canal et à pentes fortes couvertes de petites tuiles plates. Nous sommes à la limite entre ces deux types d’habitat, comme ici, à Dommartin. »
Ayant conçu et donné son nom à l’Aire du Poulet après avoir remporté le concours d’architecture, Jean Brisé a proposé quelques années plus tard la réalisation d’une sculpture monumentale, sorte d’emblème du territoire autant que signal promotionnel. « Lors d’une réunion, j’ai griffonné un crobard sur un bout de papier et l’ai montré à René Beaumont en fin de soirée. Il lui a plu et c’est ainsi qu’est née cette sculpture. » En créant le plus grand poulet du monde, Jean Brisé a souhaité célébrer la plus grande des volailles, unique détentrice de l’AOP – Appellation d’Origine Protégée – aux qualités organoleptiques et aux conditions d’élevage d’exception.
Financée par le Département de Saône-et-Loire, cette création a été réalisée en tube d’acier inox par la Chaudronnerie du Revermont. Assemblés sur place, les éléments ont été héliportés, nécessitant la fermeture de l’autoroute durant une demi-heure. « Une magnifique réalisation industrielle qui, comme le roseau, plie mais ne cède pas car conçue pour bouger et résister au vent » confie Jean au sujet de cette structure de vingt mètres de haut inaugurée en juin 1999.
Le coq de l’Aire du Poulet, éclairé la nuit de sorte que ses pattes soient bleues et sa crête rouge, constitue l’unique création de ce genre au sein de l’œuvre de l’artiste car, depuis près de soixante-dix ans, Jean Brisé s’exprime par la peinture.
« La sculpture est présente au dos de ma carte de visite et très souvent, les gens sont surpris de savoir que j’en suis le concepteur. »
Exposant plusieurs fois par an au sein de galeries, d’expositions collectives mais mettant également à disposition ses toiles dans divers restaurants et entreprises, Jean Brisé souhaite mettre la culture artistique à la portée de tous.
C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine de « Cuiseaux, Pays des Peintres » où il occupe désormais la place de conseiller artistique.
« Je n’ai jamais donné de cours. J’interviens pour encourager les artistes, les inciter à oser, à se libérer et fais de même au sein d’Art Club Cuiseaux où quatre-vingt-dix artistes se côtoient. Pour moi, on devient un artiste le jour où on se libère de ses contraintes académiques. »
Rédactrice : Adeline Guillemaut