C’est dans son grenier à Sens-sur-Seille que Jean-Jacques Sergent accumule quelque 50 000 pièces de collection. Aménagé pour être hors de portée des souris, le grenier recueille journaux, livres, cartes postales, programmes, affiches et petits objets se rapportant au monde du cyclisme, du football, du rugby et de la boxe reposant depuis 1987 dans ce « grenier musée ».
Ce qui le passionne par-dessus tout, c’est le cyclisme
« En 1958, quand j’avais 12 ans, je suivais le Tour de France avec mon oncle depuis sa télévision. On va dire que c’est là que j’ai eu un déclic pour ce sport. On regardait les arrivées à la télé » affirme Jean-Jacques. Vous l’aurez compris, il a suivi assidûment le tour de France tout au long de sa vie : « Quand j’étais jeune, je travaillais pendant les vacances et on suivait le Tour de France avec le transistor en direct ». Lorsque ce n’était pas son voisin qui lui prêtait des revues sportives, Jean-Jacques achetait lui-même les revues d’époque : Miroir Sprint, Miroir des sports, pour voir les images de tous les sports et des coureurs du Tour.
Un coureur l’a particulièrement marqué : Jacques Anquetil, vainqueur du Tour de France pour la première fois en 1957. Lorsque ce dernier est décédé en 1987, de nombreuses revues faisaient une rétrospective sur sa carrière. Le collectionneur à découvert les revues plus anciennes, celles concernant le début de la carrière du sportif. C’est à partir de là que tout a commencé, par passion pour Jacques Anquetil. Les revues sportives sur lui se sont empilées, puis étendues à d’autres champions.
En grandissant, le collectionneur s’est intéressé à tous les sports. Il se rendait chez son voisin les samedis après-midi pour regarder le Tournoi des Cinq Nations de rugby. Mais, il était également un grand sportif : « Je jouais au football et on était captivé par les exploits de Saint-Etienne ». Jean-Jacques a d’ailleurs aidé à classer et à trouver des documents France Football pour le musée des Verts.
Après une vie animée par son activité de menuisier-charpentier, Jean Jacques est toujours à la recherche active des dernières pièces manquantes de sa collection. Il se rend dans les vides greniers, échange avec d’autres collectionneurs et recherche des pièces sur Internet. Ses plus vieilles revues datent de 1892 et près de 25 000 journaux l’Équipe ont trouvé leur place dans sa collection. Certains papiers restent difficiles à dénicher et dérogent à la collection comme les magazines France Football de 1946 et 1947 ainsi que les journaux l’Équipe de 1946 à 1969.
Fasciné par l’esthétique des photographies sportives et le culte de l’instantanéité auquel les images renvoient, ce qui plaît à Jean-Jacques, c’est le pouvoir des images et ce qu’elles laissent à penser. Souvent heureuses, elles peuvent aussi être malheureuses quand il y a des chutes ou des blessures. La mémoire du sport représente pour lui un patrimoine à transmettre : “qui finira peut-être dans un musée ou chez un autre collectionneur” conclut Jean-Jacques Sergent.
Rédactrice : Lisa Sergent