les écoles de hameaux
Nous vous proposons de nous replonger dans l’ambiance des écoles d’autrefois mais en nous intéressant aux écoles de hameaux, construites à l’extérieur des bourgs du milieu du 19ème siècle à la seconde guerre mondiale pour accueillir les enfants des écarts mais aussi soulager les classes des bourgs souvent bondées.
Leurs créations ont été encouragées par une circulaire ministérielle de 1876, l’Etat apportant son aide aux communes dans leurs efforts d’agrandissements ou de construction de maisons d’école. Généralement tenues par des couples d’instituteurs à leur ouverture, ces écoles pouvaient être mixtes et d’un seul niveau, ce qui s’est d’ailleurs généralisé au milieu du 20ème siècle avec la baisse de la population. Si plus aucune n’est en activité, elles sont encore nombreuses dans le paysage bressan, devenues logements locatifs, propriétés privées et même musée. Petite sélection…car il y en a beaucoup !
Direction Cuiseaux, à proximité de Louvarel, où le long de la route reliant Dommartin à Cuiseaux, se dresse l’école de Semon. Cette dernière a été construite conjointement, en 1910, par les municipalités de Champagnat et de Cuiseaux afin d’accueillir les enfants de la partie « bressane » de Champagnat ; elle ferma ses portes en 1967.
A Romenay, le souvenir de l’école de La Rippe des Monts ayant fonctionné de 1882 à 1968 se perpétue grâce à la mise en place récente par les Amis du Vieux Romenay d’un circuit de sentiers de randonnées dénommé « Le chemin des écoliers » et dont le départ est au hameau.
A Mervans, c’est à Glairans qu’une autre école mixte que celle située au bourg a été construite en 1937. Denis, dont la maman a enseigné dans cette école de 1966 à 1973, se souvient : « Nous logions à l’étage, dans la partie droite du bâtiment avec mes parents et mon frère ; de l’autre côté, habitait Madame Bernard, la directrice, avec son mari. Les appartements étaient assez modernes car nous avions déjà le chauffage central. Les élèves étaient répartis en deux classes mixtes selon les niveaux ; la cantine, un petit bâtiment de plain-pied situé dans la cour, ne fonctionnait déjà plus à cette époque. Je me rappelle avoir trouvé une maquette de l’école dans les greniers : je voulais jouer avec. »
Citons d’autres écoles publiques de hameaux encore visibles de nos jours : à La Ville des Maréchaux pour Serley, Panissière à Bosjean, Balosle à Saint-Germain-du-Bois, Les Bretins à Frangy-en-Bresse, Putacrot à Montagny-près-Louhans, La Reine à Varennes-Saint-Sauveur, Lessot à Montpont-en-Bresse, Les Bullets à Sagy, Les Gambards au Miroir, Les Sutils à Savigny-en-Revermont, le Châtelet à Branges, Thorey à Saint-Germain-du-Plain, Bellefonds et Perrigny à Saint-Martin-en-Bresse. Cette dernière accueille désormais l’antenne de l’Ecomusée de la Bresse bourguignonne consacrée à la forêt et au bocage.
Mais toutes les sollicitations de créations d’écoles de hameaux n’ont pas abouti. Ainsi, à Sainte-Croix-en-Bresse en 1908 : une pétition est signée par une vingtaine de pères de famille habitant les hameaux de Tagiset, L’Abergement, Meix Tuzon, La Bouvatière demandant la construction d’une école permettant aux élèves des hameaux éloignés de faire moins de parcours pour se rendre en classe. Suit un rapport de l’Inspecteur d’Académie suggérant l’addition des hameaux des Voissières, des Craffes, La Frette, Les Bergenets, les Piguets et Malabutte afin de donner une population scolaire de 76 élèves. Par 10 voix contre 2, la construction d’une école à Tagiset est rejetée le 29 mars par le conseil municipal.
Sources :
- Archives départementales de Saône-et-Loire
- Une école à la Rippe des Monts, Les Amis du Vieux Romenay (2016)
- Ecoles et écoliers d’hier et d’aujourd’hui. Sagy, Saint-Martin-du-Mont, Les Amis de l’Instruction et de l’Agriculture de Sagy et Saint-Martin-du-Mont (2016)
Rédactrice : Adeline Guillemaut